« Une république dans une république »
En 1947, le préfet du Doubs, Ottaviani, de passage à Montbenoît, déjeune à l’hôtel de l’Abbaye, dont le patron est Georges Pourchet. Lorsque le préfet entre à l’hôtel, Georges Pourchet lui demande sur le ton de la plaisanterie s’il a un laissez-passer pour venir en la République du Saugeais. Surpris, le préfet lui demande : « Monsieur Pourchet, expliquez-moi cela. » Après les explications, le préfet lui déclare, plaisantant lui aussi : « À une République, il faut un président. Eh bien, je vous nomme président de la République libre du Saugeais. » Georges Pourchet décide alors de prendre ce titre en charge.
L’abbé Martial Jeantet, curé de Montbenoît de 1964 à 1982, participe lui aussi à réactiver le folklore de cette communauté. En effet, ce passionné d’architecture trouve les fonds nécessaires à la rénovation de l’abbaye. La dynamique initiée par ces travaux voit réapparaître un courant folklorique régional de plus en plus important.
Après la mort de Georges Pourchet en 1968, la République reste quatre ans sans président. C’est en 1972, alors que son épouse Gabrielle Pourchet (1906-2005) faisait un repas de kermesse au bénéfice de la restauration de l’abbaye, qu’on est venu lui dire : « Les Saugets viennent de vous nommer présidente. » Elle tente alors de structurer la république par la nomination de représentants ambassadeurs, la frappe de monnaie ou la création d’un passeport saugeais. Il existe un hymne saugeais, composé en 1910 sur une musique de Théodore Botrel, le barde breton, par le chanoine Joseph Bobillier, né à Montbenoit. En outre, un timbre français de 2,50 F, incluant les symboles du Saugeais (blason médiéval, abbaye de Montbenoît, rivière), fut édité en 1987.
Blason de Montbenoît et Gilley (les deux principales agglomérations de la république)