Cerneux-Péquignot, Eglise Notre Dame de la Visitation

« 3 Mortuaciennes en suisse »

603px-Le_Cerneux-Pequignot-coat_of_arms.svgLe Cerneux-Péquignot est une commune suisse du canton de Neuchâtel, située dans le district du Locle.

Alors que Le Cerneux-Péquignot, rattaché au Val de Morteau, avait fait partie de la Franche-Comté et donc appartenu à la France depuis 1678, le village est cédé à la Principauté de Neuchâtel (alors prussienne) par le traité de Paris du 30 mai 1814. La pose des bornes frontières n’interviendra qu’en 1819, une convention du1er février semblant avoir définitivement  fixéle détail du tracé de la frontière entre la France et le nouveau canton de Neuchâtel.

Catholiques dans un environnement protestant, les habitants restent longtemps attachés à la France ainsi peut on interpréter l’érection en 1866 d’une statue de la Vierge au Gardot, à deux pas de la frontière internationale.

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Situé à quelques kilomètres au nord-est de La Brévine, dans le Jura neuchâtelois, le petit village du Cerneux-Péquignot dépendait à l’origine, spirituellement et temporellement, du prieuré de Morteau en Franche-Comté. Il fut dévasté en 1639 par les troupes suédoises commandées par le duc Bernard de Saxe-Weimar, qui venait attaquer la Bourgogne. Quelques décennies plus tard, la Franche-Comté ayant été conquise par Louis XIV et réunie à la Couronne par le traité de Nimègue conclu en 1678, Le Cerneux-Péquignot passa sous la domination française. Après la chute de Napoléon, lorsque les Alliés remodelèrent la carte de l’Europe, le colonel Finsler, quartiermaître général de l’armée fédérale, rédigea un mémoire sur les frontières de la Suisse, dans lequel il demandait que la limite septentrionale de la principauté de Neuchâtel fût repoussée jusqu’au Doubs, du lac des Brenets à sa source, ce qui représentait un important accroissement de territoire. Mais cet ambitieux projet, qui avait pour but de donner une solide frontière naturelle à la principauté, fut mollement défendu devant les Puissances alliées, de sorte que la limite ne fut rectifiée que dans la région de La Chaux-du-Milieu, là où elle suivait un ruisseau et était particulièrement faible. Pis encore, le premier traité de Paris signé en mai 1814 parla de cette modification en termes si vagues que la délimitation de la ligne frontière causa passablement de problèmes aux commissaires qui en furent chargés quelques années plus tard: ceci permit à la France de réduire encore la portion de territoire qu’elle devait céder. C’est ainsi que le village du Cerneux-Péquignot, de confession catholique, fut annexé à la principauté en février 1819. Du coup, celle-ci hérita d’une petite église aux caractéristiques typiquement franc-comtoises, qui sera hélas profondément transformée et défigurée à la fin du XIXe siècle.

En conclusion, nous ne pouvons évidemment que regretter le remplacement des éléments originaux purement franc-comtois de l’église du Cerneux-Péquignot [proportions très ramassées, clocher avec beffroi ajouré de deux petites baies géminées, plafond en bois de la nef) par d’autres plus conformes aux habitudes du Jura neuchâtelois, sorte d’illustration architecturale du changement de pays imposé au village. Fort heureusement, le chœur a conservé son maîtreautel, d’autant plus précieux qu’il remonte à une époque où la sculpture était un art très à l’honneur en Franche-Comté.

Voici les 3 cloches:

Cloche 1: « Emmanuel », Poids 750 kg, Diamètre 110.3 cm, Fondue par Bournez en 1874 à Morteau, Sonne le Fa3, à droite

Cloche 2: « Claude-Antoine », Poids 400 kg, Diamètre 89.9 cm, Fondue par Bournez à Morteau en 1874, Sonne le Lab3, à gaucheDSCN1328

Cloche 3: « Claude-Antoine », Poids 200 kg, Diamètre 73.1 cm, Fondue par Bournez en 1874 à Morteau, Sonne le Reb4

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Mon reportage: Le Plenum

Une réflexion sur “Cerneux-Péquignot, Eglise Notre Dame de la Visitation

  1. Chers amis conservatrices et conservateurs,
    Un ami à nous as fait le voyage pour venir à notre place dans votre pays magnifique que nous aimons énormément.
    Merci pour votre bienveillante attention et vos soins à cette magnifique eglise!

    Bien cordialement, Jean-Pierre et Ingeborg

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