Eglise Saint-Ambroise
« Une sonnerie vivante »
Bavilliers troisième ville de la Communauté d’Agglomération Belfortaine vient de franchir le cap des 5000 habitants démontrant par là tout son dynamisme de ville vivante et industrieuse. Située idéalement sur les axes Rhin-Rhône et Paris-Suisse, elle est un lieu de transit important au coeur d’une des plus grandes régions industrielles : le Nord Franche-Comté.
Le suffixe Villars ou Villard est très usité en Franche Comté où il apparaît dans la dénomination d’une quarantaine de communes, mais la forme Villiers, beaucoup plus rare n’est présente que dans la région de Belfort. Outre Bavilliers on la retrouve par exemple dans les noms de Brevilliers, en Haute Saône et Bethonvilliers dans le Territoire de Belfort. Le hameau de Bavilliers serait donc l’héritier de l’ancienne ferme romaine, mais si l’on se réfère à la tradition germanique, le village porterait tout simplement le nom de la première famille y ayant habité. L’histoire de notre ville est indissociable de celle de la famille Engel d’origine alsacienne, qui lors de l’annexion de l’Alsace par le deuxième Reich allemand en 1871 émigra à Bavilliers. Alliée aux familles Dolfus et Koechlin, ils transfèrent une partie de l’industrie textile de Mulhouse à Belfort sur l’actuel site du Technopôle.
Lors de leur retour sur leur région d’origine en 1924, ils laissent une industrie textile prospère à Belfort et lèguent leurs demeures et terres au département du Territoire de Belfort avec pour obligation de les réserver à des activités sociales. Ainsi, se sont implantées sur la commune deux maisons de retraite et une extension de l’hôpital de Belfort-Montbéliard. Grande bienfaitrice de la commune, la famille Engel a payé de ses deniers la construction du réseau d’eau potable desservant toutes les habitations de Bavilliers. Tous les ans, une cérémonie militaire rappelle le décès d’un des enfants Engel, Pierre, qui périt dans le submersible « Pluviose » en 1910 devant le port de Calais.
La guerre de 30 ans et ses ravages ruinent l’ancienne église édifiée sur le site du vieux cimetière. De 1731 à 1737 de nombreuses réparations furent nécessaires. La Révolution arrive, l’église manque d’entretien et de gros travaux deviennent à nouveau urgents. En 1843 les paroissiens décident la démolition de ce vieil édifice. De 1846 à 1850 l’église Saint Ambroise est reconstruite dans un style d’inspiration romane à quelques pas de là, avec un clocher de 13 m de haut sous la croix. En 1872 le clocher est rehaussé à 18 mètres pour lui donner une allure plus élancée. Le 26 décembre 1999, une tempête d’une violence extrême, arrache le clocher et une partie de la corniche qui le soutient (Voir photo en cliquant ici). La municipalité décide sa reconstruction selon sa hauteur originelle. En 2001, après quelques mois de travaux, celui-ci est à nouveau fièrement dressé au-dessus de l’église. Cet édifice est une propriété de la commune de Bavilliers depuis la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat (1905). Sa gestion, par contre, est intercommunale. Les communes d’Argiésans, d’Urcerey et de Bavilliers, participent à proportion de leurs populations respectives aux frais de fonctionnement et d’entretien.
Pour aller au clocher de cette superbe église, nous devons emprunter une porte sur le côté du porche, de là, nous montons 10 mètres dans un escalier pour arriver à un palier, une , puis deux, et enfin trois échelles seront à franchir pour atteindre notre objectif, qui se trouve à près de 25 mètres du sol. Arrivés à la chambre des cloches, nous pouvons admirer trois dames de bronze, disposées de façon originale, la plus petite, est placée sous la moyenne, ce qui, en temps normal, devrait être le contraire, du bas du clocher, cette disposition ne se répercute pas vraiment. Parlons des cloches une par une, la plus petite, et la plus récente, est issue de la fonderie de Ferdinand Farnier, Fondeur à Robécourt, dans les Vosges, elle fut coulée en 1 914, soit, peu avant la guerre. Les deux grandes, furent elles, fondues en 1 847, d’un fondeur que je n’avais jamais vu, enfin vu, je dirais « répertorié », elles viennent de la fonderie Mesmann et fils de Robécourt également, est-ce une coïncidence que des cloches d’époques différentes soient dans ce clocher? Je ne pense pas! La cloche 2, plus puissante que la première (la grosse), s’appelle Françoise-Andrée, et pèserait à peu près 680 kg, quant à la grande, Deugenie-Ambroise, de même époque, pèse environ 910 kg, une chose à noter sur cette dernière, les frappes de battant, ont ce petit « Sifflement » que j’affectionne particulièrement, d’autres croiront aux chaînes qui grincent, mais c’est plus flagrant en fin de sonnerie, lorsqu’elle sonne toute seule.
Présentation une par une :
Cloche 1: « Deugenie-Ambroise », Diamètre 116,3 cm, Poids 910 kg, Fondue par Mesmann (Et Fils), en 1 847, à Robécourt, Chante le Mi3
Cloche 2: « Françoise-Andrée », Diamètre 104,9 cm, Poids 680 kg, Fondue par Mesmann (Et Fils), en 1 847, à Robécourt, Chante le Fa#3
Cloche 3: « Joséphine-Françoise-Augustine-Jeanne », Diamètre 88,0 cm, Poids 409 kg, Fondue par Farnier (Ferdinand), en 1 914, à Robécourt, Chante le Sol#3
La vidéo sur la sonnerie des cloches:
Je remercie très chaleureusement M. le maire de Bavilliers (M. Koeberle) pour son autorisation de filmer, et de sonner les cloches de son église, sa grande patience, et son aimable accueil, ce fut une belle découverte et une belle rencontre.
Je remercie M. le curé de la paroisse de Bavilliers, pour son accueil, ses infos sur sa belle église, et pour la sonnerie!
Enfin, un immense merci à Robin et à son père, pour l’organisation de cette virée campanaire, j’ai passé une belle journée en leur présence!
Textes issus du site de la ville de Bavilliers
Soutenu par la ville de Bavillers: http://www.bavilliers.fr/