Flangebouche, Eglise Saints-Ferréol-et-Ferjeux

« 3 cloches sur Si2, une belle surprise »

85097382_oFlangebouche, village de l’est de la France est situé dans l’est du Doubs, à environ 50 km de Besançon et proche de Pierrefontaine-les-Varans et Valdahon.

La commune de Flangebouche allonge son vaste territoire du nord au sud sur plus de 10 km. Le village, très étendu, occupe la partie nord du plateau d’aspect uniforme (altitude moyenne : 730 m), au centre d’une véritable toile d’araignée que forment routes et chemins qui conduisent aux nombreux hameaux ou écarts. La partie sud, plus exiguë, offre un relief plus tourmenté où se succèdent synclinaux et anticlinaux. L’altitude moyenne dépasse 845 m pour culminer à 1 045 m, à proximité du lieu-dit « au Chaumont », non loin de la mine de lignite désaffectée du Grand Denis (980 m). Les eaux de la source « des Fraîches » se perdent dans un effondrement, dit « Creux Virot », dans le Rauracien, avec résurgence probable à « Martinvaux » (commune de Loray). Un ruisselet temporaire se perd dans un entonnoir (Kiméridgien). Dans le Ptérocérien, le territoire compte trois gouffres dont les deux principaux sont le gouffre-dodeline du « Creux d’Orcheval » et le gouffre du « Puits Gueulot ».

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Vue sur le village de Flangebouche et son église

L’origine de l’église de Flangebouche daterait du début du xiie siècle. Le mars 1139, l’archevêque Humbert de Scey (1134-1161) en confirmait l’existence par une donation faite au chapitre de Saint Étienne, confirmation ratifiée par le pape Eugène III en 1148 (il était alors question d’une chapelle confirmée à saint Étienne), puis par le pape Honorius III en 1219. On ignore à quelle date elle fut érigée en paroisse sous le vocable de Saint Ferréol et saint Ferjeux. En 1278, un contrat de vente portait le sceau d’un sieur Richard, curé de Flangebouche. Était-elle mère ou fille de Loray ? En 1574, un pouillé affirmait qu’elle était plus mère que fille. Pourtant avec l’église d’Avoudrey, il semble bien qu’elle dépendait de la paroisse de Loray où aurait existé une maison prieurale. En outre, le seigneur de Loray désignait le curé et l’installait à Loray puis à Flangebouche. La situation demeurait d’autant plus confuse que seul Flangebouche disposait d’un presbytère. Loray acceptait mal de participer aux frais d’entretien de ce bâtiment. Ce village y fut cependant contraint par un jugement rendu en 1774 : les habitants de Loray devaient contribuer aux réparations du presbytère tant qu’ils seraient desservis par le curé de Flangebouche. Ce jugement se gardait bien d’aborder la délicate question de la maternité des églises. Le curé devait aussi un droit de patronage au prieuré de Bonnevaux. En 1740, fut fondée une chapelle sous le vocable de saint Antoine de padoue par Antoine Callerand, originaire de Flangebouche, curé de Vyt-les-Belvoir. Il abandonnait 4 journaux de bois qui lui venaient de ses parents. Un chapelain fut nommé pour y officier selon les prescriptions du fondateur. En 1879 on signale une chapelle domestique chez la famille Goguillot. En 1760, le curé possédait 30 journaux de terre, 20 fauchées de pré et un verger (3 voitures de foin). Le curé avait droit au « paroichage » : chacun des 100 feux, fermes et hameaux compris, lui devaient à la moisson, 2 gerbes de blé ; les 200 gerbes obtenues ne produisaient tout au plus que 20 mesures de froment. Il percevait 48 livres 10 sols pour droit de charrue (35 dans le village). On lui versait 4 fois « les bons deniers », soit 20 livres. S’ajoutaient à ces revenus, ceux des fondations pieuses, soit 70 livres, et ceux du service quotidien : mariage, naissance, décès, selon un barème minutieusement défini par un règlement des droits curiaux (1438, 1669…) selon l’importance de la bourse des paroissiens. Ainsi, allait-il, par exemple, 3 dimanches consécutifs, chez les femmes enceintes « pour y faire l’eau bénite » ; les riches et les « médiocres » payaient 6 blans, les pauvres 3 blans… La révolution entama difficilement la ferveur des habitants de Flangebouche. Leur curé, l’abbé Clément, se rallia un temps aux idées révolutionnaires. Il fut même élu au conseil général du Doubs en 1790. Pour célébrer en paix le Noël 1791, les officiers municipaux avaient fait encercler l’église par des gardes nationaux : les gendarmes durent se retirer. Par dérision, les paroissiens, appelaient le prêtre constitutionnel que leur avait imposé l’administration, « leur jacquot ». Malgré la répression qui suivit la « petite Vendée », en 1795, pour la fête des saints Ferréol et Ferjeux, une vaste manifestation religieuse réunit à Flangebouche les villages voisins venus en procession, des prêtres réfractaires officiaient. En 1906, quand le crucifix quitta le mur de l’école, les paroissiens tentèrent d’envahir les locaux pour le remettre en place. Trouvant porte close, ils peignirent une grande croix sur la façade du bâtiment, et décidèrent que chaque écolier porterait, bien en vue sur sa poitrine, une croix et une médaille de la Sainte Vierge. En 1778, l’église fut entièrement reconstruite sur les ruines de l’ancienne. Bâtie en 2 années, elle coûta 20 000 livres. Les charrois et le bois des fours à chaux furent fournis gratuitement par les paroissiens. En 1868, le clocher fut gravement endommagé par un incendie qui détruisit une partie du village. Une belle chaire sculptée, œuvre du sculpteur J.-B. Ligier, de Besançon, échappa au désastre. La restauration du bâtiment conserva la nef à quatre travées, caractéristiques des églises halles. À l’intérieur, on peut encore admirer, du xviiie siècle, 2 anges-lutrins musiciens, en bois sculpté et doré, et une vierge à l’enfant, également en bois. À l’extérieur, se dresse une croix monumentale en pierre du xvie siècle, classée aux monuments historiques en 1906. On y remarque notamment, outre un eau-bénitier saillant octogonal, 4 statuettes de demi-reliefs : saints Ferréol et Ferjeux portant leur tête ; saint Léger, évêque… En 1919, on décida de changer « les laves en grande partie gelées » qui couvraient l’église. Les travaux furent ajournés à cause du manque d’ouvriers, conséquence de la guerre. L’horloge du clocher, installée en 1880, a été remplacée en 1976. À droite de la route qui conduisait à Loray, à quelque distance du village, se dresse un petit oratoire dédié à saint Claude, bâti en 1747.

Ancien Régime : doyenné de Varais, paroisse de Flangebouche, église fille ou mère de Loray, sous le vocable des saints Ferréol et Ferjeux. Collateur : Saint Étienne (1139); chapitre de Besançon. xixe siècle : succursale (décret du 30 septembre 1807) Maitre d’école. En 1602, Jean Blanchet tient une école latine. Il est dit « gymnasiarcha ». er recteur : Lapran Jean « notaire » (1751).

L’église de Flangebouche abrite 3 belles cloches, je vous les présentes ci-dessous:

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Les 3 cloches

Cloche 1: « Marie », Diamètre 166,1 cm, Poids 2 650kg, fondue par Bournez en 1 868, à Morteau, Chante le Si2

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Cloche dite « Marie »

Cloche 2: « L’immaculée-Conception », Diamètre 129,5cm, Poids 1350 kg, Fondue par Bournez en 1 872, à Morteau, Chante le Ré#3

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Cloche 3: « Joséphine », Diamètre 107,3, Poids 850 kg, Fondue par Bournez en 1 872, à Morteau, Chante le Fa#3

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Joséphine

Le reportage, le Plenum:

L’histoire de ces cloches m’a particulièrement touché, surtout pour la cloche au nom de Marie, cette cloche résulte de la refonte des 3 anciennes cloches qui furent endommagées durant le terrible incendie qui ravagea le village en 1 868…

Je remercie chaleureusement la commune de Flangebouche, pour l’accueil, pour leur accord et surtout pour cette ravissante sonnerie.

J’ai eu le soutien de la commune de Flangebouche

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