Eglise Saint-Just
« Un rare et remarquable patrimoine campanaire »
…La Ville…
Arbois est une ville pittoresque de quelque 3 500 habitants, elle se situe entre Lons-Le-Saunier et Besançon, le long de la N83. Ville réputée pour ses vins du jura, elle en est aussi la capitale. La ville est entourée par ses belles vignes, qui donnent un charme au paysage qui l’entoure. Autre charme, et pas des moindres, c’est sa vieille ville, nombreuses sont les maisons du XVIIIe siècle qui nous laisse parcourir le passé de ce bourg de ruelle en ruelle. Arbois est classée « Petite cité de caractère », anciennement « Petite Cité Comtoises De Caractère ».
…Une Histoire…
La richesse du sol, la qualité du site, prédestinent la ville à devenir un fief important des Comtes de Bourgogne. Seigneurs et religieux élevèrent de nombreux édifices. Le bourg s’étend alors autour de l’église Saint-Just et de la forteresse comtale. Au XIIIème siècle, il est protégé par une épaisse muraille flanquée de tours. Longtemps balancé entre le Saint Empire romain germanique et le royaume de France, la seigneurie d’Arbois est aux XVIème et XVIIème siècles une terre des princes de Habsbourg, et rois d’Espagne. La cité devient française en 1674 après le siège de Louis XIV. Arbois 1ère cité républicaine de France : au cours de l’insurrection du 13 avril 1834, les arboisiens proclament la République « no sin tou t’sefs », « nous sommes tous chefs ». Arbois peut être fière de la richesse de son patrimoine : châteaux, églises, anciens couvents, remparts, maisons nobles, bourgeoises ou vigneronnes, fontaines, moulins témoignent de la vitalité de la cité. Le témoin le plus évocateur reste probablement l’église Saint-Just édifiée du XIIème au XVIIIème siècle. L’imposant clocher de pierre rousse semble surgir d’un océan de vignes. C’est une promenade à travers le temps qu’Arbois vous invite à découvrir : ses ruelles et ses quartiers empreints de l’histoire de la Franche-Comté.
…Une Capitale…
Arbois tire son étymologie du celte « ar » et « bos » signifiant « terre fertile ».
Arbois fut la première Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) française en date du 15 mai 1936. Elle est aussi aujourd’hui la première du Jura par son volume de production, de l’ordre de 45 000 hectolitres par an. Cette appellation est répartie sur 13 communes avec un total de 843 hectares. La Séquanie, qui n’était pas encore la Franche-Comté, et ses vins sont évoqués par Pline. Avant François 1er ou Henri IV c’est Philippe le Bel qui introduit les vins d’Arbois à la cour de France. En 1774, une liste de 14 bons plants pour le vin est publiée. Dès lors, cette sélection garantit la qualité et accroît la notoriété des vins d’Arbois. A partir de 1863, Louis Pasteur, père de l’œnologie moderne, effectue ses travaux sur les maladies des vins dans la cité. Le phylloxéra n’atteint le vignoble arboisien qu’en 1886 et le détruit par vagues jusqu’en 1895. Le 23 février 1906, alors qu’une loi taxe à la circulation des vins et des alcools et menace le droit de bouilleurs de crus, les vignerons déclenchent une grève de l’impôt. Cette même année l’une des premières coopératives de vinification de France est créée, à l’image des fruitières pour la fabrication du Comté. Dès 1907, les vignerons obtiennent un certificat d’origine garantissant la provenance et la protection de la marque « vin d’Arbois » préfigurant la future AOC. Ce n’est qu’en 1986 que la ville acquiert le titre de « Capitale des vins du jura ».
…Son Eglise…
Avec l’église Saint-Just, nous entrons dans le monde des vieilles pierres. L’église date du XIe siècle. Elle faisait partie d’un prieuré bénédictin et a toujours été dédiée à saint Just, archevêque de Lyon au IVe siècle. Au XIe siècle, la nef et les bas-côtés sont construits en style roman bourguignon, un style trapu et robuste qui transparaît dans les piliers massifs. Au XIIIe, la charpente en bois est remplacée par des voûtes en pierre. C’est maintenant l’âge du gothique primitif. Malgré le changement de style, la voûte ogivale de la nef s’intègre avec bonheur dans l’ensemble roman. Pour soutenir le poids de la voûte, on dut construire des contreforts le long des murs car les bas-côtés romans ne suffisaient pas. Au XIVe siècle, une suite de chapelles au nord vient enrichir l’édifice. Son but premier est, là encore, de servir de contreforts au poids de la voûte. Les chapelles du côté sud suivront au siècle suivant. Au XVIe, le chevet roman en hémicycle est détruit. Il sera désormais carré et accueillera une grande verrière dont le remplage est en gothique flamboyant. L’église Saint-Just a été une église prieurale et paroissiale dès le XIIe siècle.
À côté de cette architecture essentiellement romane, l’église présente quelques éléments de mobilier remarquables : une chaire à prêcher du XVIIIe siècle, un orgue du facteur Carouge et son buffet du XVIIIe ; quelques statues du XVe siècle et surtout une très belle sculpture de la Vierge à l’Enfant à la tige de fleur, datée de 1380. Tous les vitraux historiés de l’église sont du XIXe siècle, sauf celui du Biou qui est contemporain. Saint-Just étant une église assez sombre (petites fenêtres romanes dans les bas-côtés et au niveau de la voûte), il est préférable de la voir par beau temps. La tour du clocher, en pierre calcaire ocre, a été bâtie en 1528. Elle servait, à l’origine, de tour de guet et culminait à 75 mètres. En 1651, elle fut la proie d’un incendie provoqué par un tir de feux d’artifice à son sommet. On la restaura, mais en diminuant sa hauteur. Elle est renforcée de trois contreforts. À son sommet, le dôme et le lanterneau qui le coiffe ont été construits en 1715. L’archéologue Gustave Duhem nous en apprend un peu plus sur le clocher de l’église Saint-Just dans son article de la revue du Congrès archéologique de France, Franche-Comté 1960.
Il pense qu’à l’origine le clocher devait s’élever sur le carré du transept, comme presque tous les clochers des églises romanes bénédictines. Comme il menaçait ruine, il fut décidé en 1488 que les habitants paieraient une imposition supplémentaire pour le réparer. Mais rien n’y fit, les dégâts étaient trop importants. Il fut démoli en 1528 sous le règne de l’archiduchesse Marguerite d’Autriche. On le reconstruisit sans attendre, mais en le changeant de place : il était maintenant au droit de la nef et du bas-côté sud, dont on dut supprimer la première travée. Duhem ajoute : «Ce clocher, peut-être le plus beau clocher franc-comtois, fut construit dans une pierre rougeâtre tirée de la carrière de Montesserin et les bois de charpente furent fournis par la forêt domaniale de Mouchard (…).» Le clocher fut bâti en deux ans, délai rapide pour l’époque. En 1929, il fut restauré et regagna sa splendeur d’origine. Source : «Congrès archéologique de France, Franche-Comté 1960», article de Gustave Duhem sur l’église Saint-Just à Arbois.L‘orgue de l’église Saint-Just est dû au facteur Carouge et date de 1728. Sa très grande qualité a permis de créer un festival international d’orgue. La confection du buffet d’orgue est attribuée aux deux ébénistes d’Arbois, les frères Lamberthod. Source : panneau dans la nef.
…L’Accès Aux Cloches…
L’ascension au clocher démarre par l’ouverture de la porte sous le porche, de là, un colimaçon de quelque 209 marches nous fera monter à près de 50 mètres, là où se situent les cloches! Un accès très simple, mais qui nécessite une bonne aptitude physique.
…La Sonnerie…
Les cloches sont au nombre de 3, deux petites cloches qui pèsent tout de même 830 et 1660 kg, elles ont été fondues par la célèbre fonderie Paccard, d’Annecy-Le-Vieux, quant à leur grande sœur, plus de deux fois plus lourde que la moyenne (4 400 kg), elle est ni plus ni moins, le plus gros bourdon de la région Franche-Comté, avec ses 194,2 cm, il dépasse de deux centimètres, d’après les registres Farnier, le bourdon de la ville de Belfort. Le véritable trésor campanaire de l’église se situe 15 mètres plus haut, dans le lanternon du clocher, ici, se trouve l’un des rares carillons en grande partie historique. 11 des 23 cloches sont de l’aire pré-révolutionnaire, elles datent de l’an 1 738, elles ont été fondues par Alexis Joly, Joseph et Dominique GOUSSEL, sur l’une des cloches, nous pouvons lire le nom des fondeurs, accompagné de « Nous ont faite les douze en 1 738 », donc, l’une des cloches a été enlevée, les 10 autres viennent de la fonderie Bollée d’Orléans, ces cloches-ci sont de piètre qualité, l’une d’entre elles est même trouée au niveau du cerveau. 2 autres cloches viennent de la fonderie Paccard.. Enfin, pour finir, une petite cloche Bournez se trouve littéralement dans le clocher, cette petite cloche Bournez de 1 829, servait (à mon avis personnel) de cloche du couvre-feu, un peu comme Mlle De Turmel à Metz.
…Les Cloches…
…Cloche 1…
« Noémie-Eugénie », Diamètre 194,2 cm, Poids 4 400 kg, Fondue par J-C. Dunand et L. Cochois, à Lons-Le-Saunier, en 1 846, Chante le Lab2
…Cloche 2…
Nom » Paule-Clotilde-Marie », Diamètre Env. 140 cm, Poids 1 660 kg, Fondue par Paccard, en 1 913, à Annecy-Le-Vieux, Chante le Réb3
…Cloche 3…
Nom « Félicie-Valentine-Marie-Joséphine », Diamètre Env. 115 cm, Poids 830 kg, Fondue par Paccard, en 1 913, à Annecy-Le-Vieux, Chante le Fa3
…Cloche 4…
Cloche Du Couvre-Feu, Diamètre Env. 50 cm, Poids 90 kg, Fondue par Bournez, en 1 829, à Morteau, Chante le Solb4
Bande audio de la petite cloche:
…Les 23 Cloches Du Carillon…
Piste audio du carillon:
Bonus: La vue sur la ville et ses alentours depuis le lanternon du carillon
…La Vidéo…
…Les Remerciements…
Je tiens à envoyer mes plus grands et chaleureux remerciements à M. Bruniaux, Adjoint au maire, pour l’invitation à filmer les cloches de l’église d’Arbois, je le remercie également pour l’organisation de cette fabuleuse journée festive autour du carillon et de l’orgue, ce fut un honneur que d’y être convié (Inauguration de l’orgue, et lancement du mécénat du carillon).
Remerciements également à la Ville d’Arbois.
Sans oublier la Paroisse Notre-Dame de l’Ermitage, qui nous a autorisée à sonner les cloches pour cette journée.
Je remercie toutes les personnes qui ont fait la visite du clocher, nous étions une bonne trentaine à découvrir ce patrimoine remarquable!
Enfin, je remercie en particulier mes camarades Antoine, Loïck, Louis pour leurs accompagnements!
Les textes proviennent du site de l’office du tourisme d’arbois, de la ville d’Arbois et du site « Patrimoine-Histoire »
Soutenu par la Paroisse Notre-Dame De L’Ermitage, et par la ville d’Arbois.