« Cinq dames de bronze chantent dans un clocher imposant »
Le Locle est une ville de Suisse de plus de 11 000 habitants, cette petite ville de Suisse est située à 5 km de la Chaux-De-Fonds, qui, elle, comporte pas moins de 40 000 habitants, cette ville est le lieu de travail de nombreux frontaliers.
La ville est classée au patrimoine mondial de L’UNESCO grâce notamment à son architecture horlogère.
Un peu d’histoire:
Du XVIIIème siècle à nos jours :
Chaos, confusions, façades, faux-semblants-images de la Restauration font place peu à peu aux premières tentatives d’émancipation. Un second incendie, le 24 avril 1833 détruit 15 maisons du centre de la ville : 515 personnes sont sans abri. Les secours affluent de partout; les antagonismes locaux se raniment. Il faut attendre 1848 cependant pour que la tension croissante entre républicains réformistes et monarchistes conservateurs éclate dans la fièvre, le soir du 28 février. Le drapeau suisse, symbole de la rupture d’avec la Prusse, flotte devant la façade de la Fleur-de-Lys et le lendemain, le comité révolutionnaire du Locle proclame l’établissement de la République.
Le 1er mars, c’est la marche sur Neuchâtel et l’installation au Château du gouvernement provisoire auquel participent deux Loclois : Henry Grandjean et Auguste Leuba.
L’intérêt général, malgré les dissensions, n’est pas perdu de vue : une réforme administrative est mise en place et le régime municipal légalisé le 25 septembre 1850; une politique du logement aboutit à la construction du Quartier-Neuf; l’enseignement élémentaire subit de profondes transformations et se créent successivement l’école secondaire, une école de dessins, des cours professionnels, l’école de commerce, l’école d’horlogerie et l’école normale; la première ligne de chemin de fer est inaugurée le 1er juillet 1857; en 1842, la paroisse allemande obtient l’autorisation de construire son propre Temple et, dès 1861, les Loclois de confession catholique disposent d’une église spacieuse.
L’horlogerie n’est pas en reste : dès le début du XIXème siècle, les grandes fabriques, liées aux progrès de la science et de la technique, perfectionnent l’art de la montre. Bientôt se développent aussi des industries accessoires : précision, ingéniosité, qualité de main-d’oeuvre permettent aux Loclois d’aborder le XXème avec sérénité. L’Histoire, on le sait, ne fait pas de cadeaux. Les deux dernières guerres mondiales, malgré la frontière proche, ont influé directement ou indirectement sur la situation régionale.
Les grandes crises économiques mondiales n’ont pas épargné les Montagnes neuchâteloises. Bon an, mal an, la mono-industrie horlogère a résisté avant de s’essouffler. L’impérieux besoin de reconversion, de diversification a fait son chemin. Il marque le Loclois d’aujourd’hui d’un sceau qui ne lui est pas étranger : celui de la recherche, de la découverte, de l’ouverture. Le XXIème siècle frappe à la porte de l’Histoire : le Loclois est prêt à l’accueillir avec cette constance de sérieux, de générosité, d’indépendance qui le caractérise.
L’imposante silhouette que celle du clocher du temple du Locle. Bâti en 1525, le « Vieux Moutier » sur cette photo.
Par acte du 9 juin 1351, Jean, seigneur de Valangin, assura la dotation de deux chapelles, l’une à La Sagne, l’autre au Locle, dédiée à Marie-Madeleine. Le prêtre Girard de Saules fut mis en possession des chapelles, dont le revenu était assuré par le tiers des dîmes du blé et par la dîme du chanvre perçus en ces lieux. Les visiteurs épiscopaux de 1416 trouvèrent la cure, l’église paroissiale du Locle et la chapelle de La Sagne en ordre, avec leurs 50 feux. Ceux de 1453 demandèrent l’allongement de la nef, le dallage du choeur, l’enlèvement d’objets gênant les fidèles et des compléments aux objets du culte. A en croire l’annaliste Jonas Boyve, une adjonction aurait été faite en 1405 et une reconstruction de la nef opérée en 1506 par CLAUDE PATON, de Flangebouche’. L’année suivante, la cure fut incorporée au chapitre de la nouvelle collégiale de Valangin. Peu avant 1511, un nouvel autel fut érigé en l’honneur de saint Renobert. Sous l’impulsion du curé Etienne Besancenet, qui était aussi chanoine de Saint-Imier, les paroissiens entreprirent de bâtir une tour. Marché fut fait, à l’époque de Pâques 1520, avec maître CLAUDE PATON, pour le prix de 3 écus le pied, tourelle d’escalier comprise. La pierre de roc fut amenée sur place dès le début de 1521 et la première pierre posée le 29 avril de cette année, mais non en présence de Guillemette de Vergy, dame de Valangin, comme elle l’avait d’abord prévu. PATON mourut en 1525, avant l’achèvement de la tour. PIERRE DARD, du Bizot, et OTHENIN BALLANCHE, de Morteau, exécutèrent la partie supérieure pour le prix nettement plus élevé de 4 écus 3 testons le pied, et terminèrent l’ouvrage le 6 octobre 1525. Les paroissiens firent encore faire un calice pour 31 écus. La Réforme s’installa en 1536. Des galeries furent construites en 1643, puis des maîtres réparèrent fréquemment le toit de bardeaux, les portes, les volets et l’escalier de la tour; des contestations s’élevèrent pour les bancs nouveaux des officiers et pour d’autres, réservés. Une sphère couverte de fer blanc remplaça la croix au faîte de la tour; en 1698. Les petites galeries élevées en 1643 furent démolies en 1700, parce qu’elles gênaient certains fidèles. En 1711, un contrôle fit constater que la charpente couvrant la tour était partiellement pourrie. La commune décida de la refaire, et de réparer le beffroi des cloches; ayant pris l’avis de divers charpentiers, elle retint le projet et la maquette présentés par le menuisier JACOB ROBERT, en ajoutant quatre lucarnes «ou dômes» pour les cadrans d’horloges; cette solution permettait d’enlever les deux cadrans anciens qui masquaient des fenêtres à l’ouest et au nord. L’architecte ABRAHAM HUGUENIN et JACOB MONNIN, de Sonvilier, effectuèrent le travail qui comportait de la maçonnerie, en corrigeant quelque peu le projet. JACOB ROBERT intervint pour le lambrissage et l’application du fer blanc en feuilles; les couvreurs bernois JACOB HEURBY et HENRI HEURBY, fixés à Payerne et à Neuchâtel, posèrent le fer blanc en écailles et les pommeaux travaillés par le potier HENRI-FRANÇOIS DUPERRON. Dès 1757, les communiers internes discutèrent l’agrandissement du temple, pour le plus grand mécontentement des membres externes de la commune, fixés dans les localités voisines, qui voulaient empêcher cette dépense. Le Conseil d’Etat trancha en faveur d’une reconstruction limitée aux travaux prévus dans le devis. Des experts avaient trouvé «quelques unes des voûtes qui commençoyent à s’écrouler au risque de s’enfoncer d’elles mêmes» et une charpente déjà pourrie. Au printemps de 1758, l’ancien temple, à l’exception de la tour, fut démoli jusqu’à ses fondations et rebâti assez rapidement pour être dédicacé le Io décembre 1758 déjà. Les devis de JACOB ROBERT furent écartés au profit de ceux de l’architecte DANIEL-HENRI VAUCHER, connu par ses travaux au château de Neuchâtel et à l’hôtel de commune de Cortaillod.
L’entrepreneur fut ABRAHAM ROBERT qui venait de rebâtir le temple de La Chauxde-Fonds. La pierre de taille des soubassements provenait de La Chaux-du-Milieu et celle des corniches du Crozot. JOSEPH ROBERT livra des fenêtres en sapin, dotées de croisillons en bois dur et de carreaux de la verrerie du Bief-d’Etoz, située sur la rive française du Doubs. Les 40000 tuiles nécessaires furent acquises à Grandson. Les bancs eurent désormais tous des dossiers. En i 760, le maître charpentier ABRAHAM ROBERT reconstruisit le beffroi des cloches d’après ses plans. L’année suivante, la commune fit couvrir de tuiles les avant-toits placés sur les grandes portes. Un ouragan ayant abattu le globe de la flèche et le coq, en 1764, il fallut les refaire et ajouter une pièce neuve au sommet du poinçon. Le ferblantier CLAUDE-FRANÇOIS PETOUD exécuta le travail, aidé de maré- chaux pour les ornements en fer forgé. La tour fut réparée en 1786 et cimentée en 1811. La poutre faîtière du toit de la nef, pourrie et trop basse, fut remplacée en 1802. Une importante restauration, préparée par l’architecte HENRI FAVRE et dirigée par LÉO CHÂTELAIN en 1899, amena l’exhaussement du sol de 15 cm, le dallage des couloirs, la reconstruction des bancs disposés autrement, le transport de la chaire dotée d’une boiserie monumentale du mur sud contre le mur nord, le déplacement de la grande galerie et la modification des galeries latérales, l’agrandissement des fenêtres et la percée de deux baies à l’ouest, outre l’enlèvement des escaliers dans la tour. Seuls les murs restèrent en place; quatre escaliers desservirent désormais les galeries élargies et soutenues par des colonnes de pierre. Les murs furent peints et ornés; on installa l’éclairage électrique. Des fouilles permirent de retrouver les murs de l’ancienne église. Avant 1905, la tour fut débarrassée des annexes modernes déparant les faces nord et sud, cette dernière masquée par un local d’archives bâti vers 1715, et sans doute exhaussé en 1789. Le portail occidental fut restauré et les moellons abîmés remplacés. Une nouvelle restauration intérieure, en 1934, mit en valeur les parties en bois; le plafond fut décapé; des colonnes de chêne remplacèrent celles de pierre; des caissons de bois masquèrent les sommiers de fer soutenant les galeries; chauffage et éclairage furent refaits.
Je ne met pas toute l’histoire sur ce temple magnifique, vous pourrez retrouver tout ça sur : http://doc.rero.ch/record/17017
Le Temple abrite 5 belles cloches, l’ensemble pèse 6 893 kg, elle est la plus imposante sonnerie du canton de Neuchâtel.
Cloche 1: « La Concorde », Diamètre 172,4 cm, Poids 3 229 kg, fondue par Ruetschi Aarau en 1 897, Chante le Sib2
Cloche 2 « Marie-Madeleine », Diamètre 134,7 cm, Poids 1 631 kg, Fondue par Ruetschi Aarau en 1 897, Chante le Ré3
Cloche 3: « Guillemette-De-Vergy » Diamètre 115 cm environ, Poids 975 kg, Fondue par Ruetschi Aarau en 1 897, Chante le Fa3
Cloche 4: « La Paix », Diamètre 105 cm, Poids 636 kg, Fondue par Ruetschi Aarau en 1 920, Chante le Sol3
Cloche 5: « Marianne », Diamètre 89,4 cm, Poids 422 kg, Ruetschi Aarau en 1 949, Chante le Sib3
La vidéo HD de cette sonnerie:
Je remercie vivement Mr Leuba, qui nous a accueilli très chaleureusement, et pour cette magnifique visite guidée de ce temple imposant.
Je remercie également Mike, Alias « Quasimodo », pour l’accompagnement, et la sonnerie des cloches qui fut parfaite!
Merci de-même à Dominique, « Valdom » pour les intimes, qui était de la partie.